La République centrafricaine (RCA) a tenu des élections présidentielles et législatives dimanche, malgré les craintes de troubles et de controverses. Malgré les menaces de violence des groupes rebelles, les citoyens se sont présentés en grand nombre.

Le Président sortant Faustin-Archange Touadéra, qui brigue un second mandat, est favori pour la victoire. Touadéra a préconisé la démobilisation des groupes armés et l’incitation à l’investissement international. Il a accusé son prédécesseur, Franēois Bozizé, de conspirer avec des groupes rebelles armés afin de réduire la participation électorale et de mener un coup d’État.

Au total, 16 candidats, dont trois femmes, sont engagés dans la course à la présidence. Si aucun des candidats n’obtient plus de 50 % des voix, une deuxième élection aura lieu le 14 février.

Les semaines précédant l’élection ont été marquées par des rapports de tirs dans les quartiers, des escarmouches entre les groupes rebelles et les forces de sécurité, et des incidents contre des travailleurs humanitaires, y compris le meurtre de trois casques bleus de l’ONU vendredi. Plus de 55 000 personnes ont quitté leurs foyers en raison d’une recrudescence de la violence.

Bozizé, un chef rebelle et ancien commandant de l’armée, a pris le pouvoir enRCA en 2003, et a fui une décennie plus tard au milieu d’affrontements avec une autre coalition rebelle. Confronté à un mandat d’arrêt international pour des crimes contre l’humanité, il est revenu en RCA en 2019, mais un arrêt de la Cour constitutionnelle luiinterdit de se porter candidat à la présidence.

Si le taux de participation aux élections s’avère faible, Bozizé pourrait essayer d’utiliser cela comme preuve que les élections n’étaient pas légitimes. Les résultats devraient être connus d’ici le 4 janvier.